Ma dernière acquisition, un moteur INTERNATIONAL

Bonjour à tous,

Je vous présente ma dernière acquisition que je suis allée chercher hier. Il s'agit d'un moteur INTERNATIONAL de type M d'une puissance de 3 HP. De quoi occuper les journées et soirées d'hiver.

Bonjour Roré
Belle acquisition, ton 3 HP date de 1925 , j'ai trouvé ça là :

http://www.oldengine.org/members/hammink/web/serialM.htm
1925.............BW586 to BW8484
Bonne restauration
François

Bonjour Roland.

Beau moteur !

Y a plus qu'à...

A bientôt.

Merci François d'avoir découvert l'acte de naissance de mon nouveau bébé (qui affiche un âge respectable de 85 ans quand même !) et comme le dit Michel y a plus qu'à. J'avais pensé à ne lui ouvrir les entrailles que cet hiver, mais l'atelier et les outils m'ont demandé avec insistance d'attaquer tout de suite d'une part et d'autre part le vendeur m'avait indiqué qu'il manquait la pompe à essence. Je dois donc commander cette pièce aux USA et pour éviter de faire plusieurs commandes j'ai donc décidé d'attaquer la restauration et de faire un état des pièces qui devront être remplacées et donc commandées.

En premier lieu j'ai retiré cette dent de loup faite maison et fabriquée à partir d'une tôle plate très épaisse à laquelle on a donné une forme cylindrique. Pour la faire tenir le "concepteur" n'a pas hésité à fabriquer également une sorte de clavette.


Alors ce moteur a-t-il déjà subi une remise en état complète, l'examen des autres pièces, lorsqu'elles seront démontées m'en dira peut-être plus. Ce qui est certain, c'est que le carburateur a été démonté puisqu'une vis a été fixée sur l'axe du papillon des gaz.


La suite pour bientôt.

Aujourd'hui démontage des deux volants. Tout d'abord il a fallu retirer les clavettes, ce qui a été fait d'une manière classique, en utilisant un arrache à inertie


Les chapeaux de palier du vilebrequin ont été retirés. Tout est en bon état et ce moteur n'a finalement jamais été ouvert. Il sent bon l'huile ancienne et les passages d'huile sont "normalement" obstrués par les dépôts de graisse et huile séchées. Il faut faire attention lors du démontage de ces chapeaux de palier, car ils portent plusieurs cales d'épaisseur de chaque côté, cales qu'il faut soigneusement décoller et surtout ne pas mélanger.


Le démontage va s'interrompre ce week-end, car il y a le rendez-vous incontournable de Caussade.

A bientôt

Continuation du démontage du moteur, avec sortie de la clavette de l'excentrique de commande de l'ouverture de la soupape d'échappement. Pour ce faire j'ai utilisé la partie en biseau d'un burin. La clavette est venue très facilement.


Voilà la méthode que j'utilise pour décoller les segments. J'utilise un morceau de clinquant, en l'occurrence une vieille jauge de jeu de cales, que j'insère entre le bord de la gorge et le segment. Reste ensuite à creuser cet interstice jusqu'à buter en fond de gorge; sans oublier de pulvériser du dégrippant et j'avance ainsi petit à petit. Cela demande évidemment beaucoup de temps, quelques heures sont nécessaires pour venir à bout de l'ensemble.


Voilà c'est tout pour aujourd'hui, je retourne à mes segments.

Bonjour Roland.

Effectivement, pour décoller des segments il est impératif de rester calme.
Tu t'es donc mis momentanément sous Tranxène ?

A bientôt.

Bonsoir Michel,

Pas de Tranxène pour l'instant, je vais essayer de tenir bon. Je viens de passer trois heures d'affilée les yeux rivées sur mon premier segment et sur la fin j'avais l'impression qu'il bougeait sans même le toucher. Alors là je me suis dit, il faut que tu arrêtes, tu ne vas pas tarder à voir des éléphants roses.

Bonsoir,

Ouf, ça y est, je viens de décoller le dernier segment qui comme de bien entendu était le plus difficile à travailler. Par contre je ne l'ai pas retiré de sa gorge comme les autres, je l'ai trouvé moins souple et je craignais de le casser au démontage. J'ai donc effectuer le nettoyage du piston et des gorges en le laissant en place. Cela a été un peu plus long mais sans conséquence sur le décalaminage de la gorge.


Entre temps j'ai procédé au nettoyage du bloc moteur. Je vais le laisser tel que, la peinture d'origine est encore bien présente et dans ces cas là je préfère laisser les moteurs dans leur état, cela leur apporte un cachet supplémentaire et témoigne de leur âge. Mais tout cela est question de goût.


J'en viens au graissage des éléments mécaniques et notamment des paliers de vilebrequin et de la tête de bielle. Tous ces graissages s'effectuent à l'aide de godets graisseurs. Si pour les paliers du vilebrequin les godets son montés d'une façon classique, c'est à dire à la verticale et directement au dessus du palier, il n'en va pas de même pour le godet graisseur de la tête de bielle qui lui est placé en bout de vilebrequin et à l'horizontal.

Le godet graisseur


Son emplacement en bout de vilebrequin


Du fait de la distance séparant le godet graisseur du point de graissage, je pense que le type de graisse à employer est très important, ni trop liquide ni trop consistante. Quelqu'un peut-il me dire quel type de graisse faut-il mettre ? Merci pour vos réponses et à bientôt.

Bonjour Roland,

Belle restauration ! tu fais ca dans les rêgles de l'arts ! ce moteur est très joli et en super etat !

Bon courage pour la suite de la restauration.

Antoine

Bonsoir

Pour le type de graisse, ne te prends pas trop la tête: de la graisse mécanique d'usage général fait très bien l'affaire. Ce graisseur est fait pour être utilisé en marche. de temps en temps, tu passes à côté de ton moteur en fonctionnement et tu empoignes le graisseur. Le bouchon se serre sur le corps et ça graisse donc la tête de bielle. Astucieux, non?

Bonsoir, je trouve aussi ce système de graissage astucieux mais non-réversible quand le moteur fonctionne;
si le moteur doit tourner toute une journée il faut impérativement l'arrêter pour recharger ce graisseur.
Même problème pour certains Japy à deux volants que l'on peut accélérer en fonctionnement (en vissant un papillon)
mais pas "désaccélérer".

Bon courage pour la suite de ta restauration, c'est bien parti

Bonsoir Christophe
As-tu des photos de ce système d'accélération des Japy?

Salut Jean-Rémi non je n'ai pas de photo de ce système sous la main, il y a 10 ou 15 ans j'avais aidé un
ami à en restaurer un ( série 13) avec ce système-là.

Bonjour à tous,

Merci pour vos encouragements et vos conseils.

A l'achat ce moteur était dépourvu de son huileur goutte à goutte et de la canalisation de descente. J'ai réalisé celle-ci avec un tube en cuivre de 10 mm de diamètre sur lequel j'ai soudé, aux deux extrémités, des manchons à souder de 8/13. Sur la partie supérieure j'ai raccordé une réduction 8/13 - 12/17 sur lequel va se visser le huileur. Dans le passage de la bâche à eau, j'ai confectionné un "passe-fil" à l'aide d'un caoutchouc d'amortisseur dans lequel j'ai glissé le tube, ce qui assurera son maintien et le protégera des vibrations.


J'ai ensuite effectué un montage à blanc des parties mobiles du moteur, bielle, piston, paliers, afin de vérifier les jeux des parties en mouvement, avant d'attaquer le montage définitif de ces éléments. J'ai commencé par fixer le palier côté régulation et j'ai mis en place le vilebrequin.



Côté magnéto j'ai calé le vilebrequin avec un petit cric.


Pour me faciliter le calage du pignon du vilebrequin et du pignon de la came j'ai fait un repère (points de peinture blanche) sur les dentures.


La mise en place de tous ces éléments et ainsi facilitée, car il faut dans le même temps, libérer le vilebrequin de son cric, mettre le second palier en place tout en calant les pignons.

Dans les jours qui viennent je vais procéder à la vérification de la magnéto avant de passer commande des pièces manquantes où à remplacer.

A bientôt

Bonjour.,


Cela a bonne mine jusqu'ici et nous laisse savoir comme bientôt vous avez la course du moteur

Merci.
Marc

Salut Roland.

Ce n'est pas de la restauration, c'est de l'art à l'état pur !

A bientôt.

Bonjour à tous,

Après cette longue interruption, j'ai repris les travaux de remise en état de ce moteur. J'ai effectué la révision complète de la magnéto.


Pas de problème particulier, elle donne une belle étincelle franche. Par contre au remontage il faut veiller à ce que les faces de l'aimant et l'armature qui sont en contact les unes avec les autres soient exemptes de graisse et de poussière. Si ces parties ne font pas un bon contact, la magnéto ne fournira pas d’étincelle.


J'ai passé commande des pièces manquantes où à remplacer chez HITNMISS aux Etats-Unis (http://www.hitnmiss.com/).

En attendant j'ai fabriqué le chariot.


A bientôt

Bonjour Roland.

Effectivement, l'interruption a été longue !

Bon courage pour la suite.

Bonjour à tous,

Un peu plus d'un mois après avoir passé la commande, les pièces sont arrivées. Un petit mot pour vous informer du sérieux de cette entreprise, de l'excellente communication et de la qualité des pièces fournies.


Un petit bémol cependant, la pompe à essence est livrée sans la bille anti-retour qui doit être positionnée au fond du cylindre sous le plongeur.

J'ai remonté d'une manière classique, les paliers du vilebrequin et de la bielle. Le graissage de ces deux éléments se fait par godets graisseur.


Il est important de vérifier d'une part que la graisse passe normalement dans les canalisations et qu'elle soit à fleur des paliers.

la tête de bielle

palier de vilebrequin

Pose du joint de culasse neuf

Remontage du système de régulation

La pompe à essence est en place

Prochaine étape, le carburateur.

Bonjour à tous,

Aujourd'hui remontage du carburateur.

.



Il s’agit d’un carburateur non automatique, sa conception et son fonctionnement sont des plus simples. Son principe de fonctionnement est le suivant : l’essence arrive dans une cuve, est aspirée dans la chambre de combustion par l’intermédiaire d’une vis à pointeau qui est réglée par l’opérateur.

En fait le carburateur possède deux cuves et trois pointeaux. Pour reprendre les appellations contenues dans les instructions de l’époque, la cuve 1 est appelée chambre à gazoline, la cuve 2 chambre à pétrole. Les recommandations étaient les suivantes : Le démarrage du moteur se faisait après avoir rempli la cuve 1 d’essence et ouvert d’un tiers le pointeau, une fois que cette cuve était presque vide on ouvrait le pointeau de la cuve à pétrole 2, qui prenait le relai. Le pointeau central qui est un pointeau à eau, ne devait être ouvert que moteur chaud et d’une manière modérée pour ne pas arrêter le moteur. Mes modestes connaissances techniques ne me permettent pas de vous dire si cet apport d’eau dans la combustion améliorait les performances du moteur.

Ce carburateur ne possède pas de flotteur pour réguler l’arrivée d’essence qui arrive sans discontinuer sous l’impulsion de la pompe à essence. En fait cette cuve est à débordement et dès que le niveau d’essence est atteint, le surplus retourne vers le réservoir par l’intermédiaire d’une ouverture pratiquée sur l’un des côtés de la cuve.

Comme on le disait à l'époque, pour le bon réglage du moteur, des essais diligents et de l’observation montreront le point ou les meilleurs résultats sont obtenus. Traduisez par une dose de bonne oreille, une dose de doigté, et une dose de patience et vous obtiendrez un réglage satisfaisant.

Bonsoir Roland

Je vois que ce remontage avance, une petite correction quand même, l'appoint d'eau au carburateur ne sert pas à réchauffer les gouttes d'essence, mais à empêcher le cognement quand ton moteur force et qu'il cogne à cause de l'auto-allumage du pétrole et non pas de l'essence. Ces moteurs IH sont fait pour fonctionner au pétrole (cuve2 sur ta photo), la cuve 1 que l'on rempli d'essence ne sert qu'au démarrage. L'appoint d'eau n'en fait pas un "moteur à eau" comme on l'entend quelquefois, mais sert à refroidir la chambre de combustion quand la trop grosse chaleur provoque un auto-allumage et que le moteur "cogne". Cette eau vaporisée augmente un peu le volume des gaz de combustion et améliore un peu le rendement à ce moment là, mais il n'y a pas de cracking de la molécule d'eau, elle ressort par l'échappement sous forme de vapeur d'eau. Toutes les histoires des moteurs marchant à l'eau ne sont que billevesées et attrape-nigaud. Pardon du ton un peu péremptoire de mon discours sur ce sujet, mais les faux prophètes ont tendance à m’agacer pas mal, et là je fais un effort pour être poli.
Autrement, Roland, je te remercie de nous faire suivre de près cette restauration, et souhaite voir bientôt ce superbe IH fonctionner dans nos fêtes.
Viens-tu à Cazals ?

Bonne soirée

François

Salut Roré trés belle restauration de se moteur tu nous fais des reportages trés instructif .
Pour moi je ne connaisais pas se systhéme maintenant je comprend beaucoup mieux.
Encore merci et bon courage pour le suite.

Salut,

ça avance bien la restauration qui est très minutieuse

@+
Adrien

Bonjour à tous,

Merci François pour ces informations sur la combustion du pétrole dont j'ignorais les bienfaits de l'apport d'eau. Ici dans le sud on est plus habitués à mettre de l'eau dans le pastis, ce qui certaines fois n'améliorent pas pour autant les cognements qui se peuvent se produire dans les têtes lorsque les gosiers ont étés noyés par trop d'apport de ce breuvage.
Pour Cazals ce ne sera pas cette année, le prochain week-end étant déjà pris.
Merci les jeunes "fondus de vieux moteurs" pour vos encouragements, cela fait plaisir de constater que la relève est assurée.