Bonjour
Noueau docu cette fois-ci consacré au Rapid 505. Pour développer au mieux mon propos je vais faire de nombreux parallèle avec le 606, le S, ainsi que la concurrence.
UN PEU D'HISTOIREDepuis sa création en 1926 Rapid a proposé des machines motorisées. Les R et les P. Mais ce sont des machines datées qui doivent être remplacée. C'est alors une petite révolution qui a lieu en 1950 avec la sortie du modèle S. Le S sera d'une grande polyvalence pouvant répondre a tout les besoin, ainsi nait le "premier" monoaxe. 15 ans passe et la concurrence a largement eu le temps de se mettre à la page. Bucher avec son KT10 et son K3. Aebi avec les AM53, 70 et déjà 75.
Dans le sens de la lecture: Rapid S-spezial/ Bucher K3/ Bucher KT10/ Aebi AM70
On est en 1962 et Rapid sort le 606. Globalement on reprend l'idée du S en le transposant sur un AM70. Un véhicule toujours très polyvalent avec prise de force à l'avant comme à l'arière et une liste d'outils adaptable interminable étant tous compatible avec le S.
Le Rapid 505 serait quand à lui apparu soit en 1960, soit en 1967. Une coquille dans les documents ne permettent pas d'être certains bien que la date de 1960 soit la plus probable. Avec le 606 les deux se ressemblent énormément sur l'aspect extérieur. Mais contrairement à l'AM70 et l'AM75 qui sont quasi-identique mécaniquement le 505 n'a que l'extérieur de similaire au 606.
Et si il n'est pas le plus connu, ni le plus polyvalent, pas plus qu'il n'a été le plus exporté le Rapid 505 a eu la carrière la plus longue de tout les rapid, 33 ans, la production s'achevant en 2000. Au total ce sont plus de 40'000 unité qui seront produite et vendue.
Aujourd'hui il innonde le marché de l'occasion offrant une machine très efficace dans son domaine à un cout plus que raisonnable.
NÉCÉSSITÉ DE CLARIFCATIONVu de l'extérieur le 505 est presque identique au 606. Enfin si on ne regarde pas dans le détail. Le 505 est plus petit avec des roues en 12 pouces au lieu de 16. Les passages de roues sont aussi plus fin et surtout le 505 n'a pas de prise de force arrière.
Seule la machine en haut à gauche est un 505.
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUELe Rapid 505 est une motofaucheuse adaptée aux travaux dans les pentes.
Roues en 5/12. La largeure de voie peut être modifiée par le retournement des roues. Elles peuvent aussi être doublée, des roues en fer existent également. Vers la fin de la production lors du passage au moteur Robin les roues ont été légèrement agrandi passant en 6/12.
Différentiel blocable, 3 vitesse avant et 2 arrière.
Une seule prise de force à l'avant débrayable des roues pour être utilisée en stationnaire. Le frein est pris sur la boite à vitesses ce qui permet de laisser libre le différentiel même avec le frein serré. Il est situé à droite au dessus de l'axe des roues et il est protégé par une petite tole métallique. Il est donc facile à entretenir.
À vide le Rapid 505 pèse 210kg contre les presque 300 du S.
LES MOTEURSLa longue carrière du 505 fait que son moteur a évolué au fil de la production. Ainsi les premiers modèle auront le classique moteur MAG 1040. Monocylindre essence de 7-8 chevaux. La lubrification se faisant par barbotage il est très important d'avoir toujours le bon niveau d'huile. En particulier lors de travaux en pente.
Il sera ensuite remplacé par le MAG 1045. C'est globalement le même moteur que le 1040 mais en plus gros avec 450cm³ au lieu de 391.
Ces deux moteurs sont d'une très grande robustesse et d'une fiabilité hors norme lorsque entretenu correctement. Les pièces détachées se retrouvent encore aujourd'hui en grande quantité.
Au niveau des carburateurs on retrouvera d'abord le AMAL avant d'être remplacé par un Gürtner.
MAG 1045 avec carburateur Gürtner
Seulement en 1992 MAG en difficulté financière ferme sa division moteur. Rapid montera alors le moteur Robin EY 40D de 10 chevaux. Là aussi monocylindre essence. De ce que j'ai pu lire c'est un moteur apprécié.
Le 505 se retrouve aussi beaucoup avec des Vanguard de 14 chevaux sur les tout derniers modèle. Un flou dans les documents attesterait des Vanguard de 16 chevaux.
Le moteur est ici un V2 essence. Sur le site Rapid on peut trouver les plans de ce moteur mais aussi de deux autres moteur un de 12 chevaux et un de 16 chevaux toujours avec cette architecture en V. Un Vanguard monocylindre de 9 chevaux a aussi existé.
La très grande majorité auront les moteurs MAG puisqu'il est attesté jusu'au numéro de production 27'000. Il est impossible de savoir à partir de quand le MAG 1045 a suplanté le MAG 1040. Ensuite de 27'000 à 33'000 le MAG 1045 a été monté conjointement aux Robin.
Il est difficile d'avoir les chiffres exact mais à partir du numéro 36'000 le Robin semble avoir été remplacé par le Vanguard qui fut le dernier moteur du 505. Enfin les derniers puisqu'il semblerait en avoir eu plusieurs.
Les plaque d'identification de la machine change en onction du moteur au début c'était simplement marqué 505. Puis 505H11 pour les MAG 1045 monté conjoitement aux Robin qui eux avaient la plaquette 505 R. Les Vanguard avaient quand à eux 505 V
Petit quiproquo dans cette belle histoire. Si Rapid annonce officiellement dans son récapitulatif historique 30'000 machines produites et vendues en 33 ans le propos reste à nuancer. En effet la documentation atteste jusqu'à 41'150 machines. Dont certaines post 2000 année de fin de production. En gros ce n'est pas clair.
J'ajoute aussi qu'il est fait mention d'un moteur Yanmar L90 AED de 9ch dans un obscur document de 2005COMMANDES ET UTILISATIONComme le 505 est dérivé du 606 les commandes des vitesses se ressemblent. Et elles sont assez originales.
Habituellement on a les commandes qui sont devant les mancherons soit sur un tableau de bord soit sur un tube centrale. Mais pas ici. Sur le 606 et le 505 les commandes sont intégrées aux mancherons(le Rapid U reprend ausi cette méthode). On a donc deux manettes à gauche et deux manettes à droite qui gère tout.
Sur le coté gauche on a le blocage du différentiel. Il peut être enclenché et déclenché sans débrayer. Ensuite on a la commande de prise de force avant, elle est synchronisée au moteur.
À droite ça devient intéressant. La manette de gauche gère les vitesses. La première fait 3km/h la deuxième 5km/h et enfin la troisième tire à 14km/h. La manette de droite gère la séléction entre marche avant et marche arrière. Quand la manette de droite est en marche arrière la 1ère et la 2ème sont équivalente aux marche avant(3 et 5km/h) la 3ème n'est pas embrayable. Lorsque cette manette est sur le point 0 la machine est complètement débrayée.
Les mancherons sont réglable en hauteur et peuvent être replié. Sur le mancheron gauche on retrouve la manette de l'embrayage et sur le mancheron de droite le frein et la manette des gazs.
LA BOITE DE VITESSESLes directions sont donnée dans le sens de la marche donc vu par l'opératuer de la machine derrière les mancheronsComme on est sur une motofaucheuse la boite est simple. Mais ça ne l'empèche pas d'être ingénieuse.
Le carter est globalement de forme carrée.
L'arbre de sortie d'embrayage (arbre primaire) est à environ mi-hauteur de la boite. Sur cet arbre on va retrouver de l'arrière à l'avant les pignons de 3ème, 2ème, 1ère.
Au dessus légèrement à droite on va retrouver l'arbre secondaire avec dessus nos vitesses correspondente. Le pignon de première n'est pas solidaire de l'arbre secondaire. Les 2ème et 3ème forment un groupement mobile solidaire de l'arbre secondaire. Comme on a une seule manette de commande on ne peut déplacer que le groupement 2ème/3ème. Pour engager la première le pignon de 2ème qui contient un double crantage négatif de celui de la première vient l'épouser pour le rendre solidaire de l'arbre secondaire.
À l'extrémité arrière de l'arbre un pignon conique à 45° transmet la puissance plus loin
Enfin la prise de force avant est située dessous l'arbre primaire. Comme sur le Rapid S un galet mobile rend solidaire de l'arbre un pignon relié à l'arbre primaire, en l'occurence le pignon de première vitesse.
Via le pignon conique on change de sense pour se mettre dans l'axe des roues. Ce pignon conique est relié a une roue conique située sur l'arbre du frein. Pour simplifier, sur cet arbre on a du coté droit le frein. Ensuite LES roues conique de transmission de force et à l'extrémité gauche un pignon qui transmet la force sur l'axe des roues qui contient le différentiel.
Oui LES roues conique. Souvenez-vous, il y a 3 vitesses avant et deux vitesses arrière. En réalité les marches arrière sont exactement les même que les marches avant. Sur un Aebi AM70, ... on a un pignon supplémentaire qui dévie la force et change le sens de rotation. Ici le pignon conique situé sur l'arbre secondaire est en contact avec deux roues conique, une a droite et une à gauche qui ne sont pas solidaire de l'arbre du frein. Entre les deux roues conique un galet mobile solidaire de l'arbre du frein va embrayer l'une ou l'autre de ces deux roues. Lorsque le galet est au centre aucune des roues n'est embrayée et l'axe du frein ainsi que l'axe des roues est alors totalement débrayée du moteur. Je sais que ce n'est pas clair donc voici le plan officiel et un croquis fait par mes soins.
J'ai depuis trouvé une photo illustrant la boite de manière plus clair:Le pignon conique tourne donc toujours dans le même sens mais comme les deux roues conique ne sont pas du même coté le sens de rotation s'inverse. Dans les faits les deux roues conique tournent toujours une dans un sens et une dans l'autre et c'est le galet au milieu qui choisit quelle roue va transmettre plus loin le force.
En parlant de plus loin le dernier arbre est celui des roues. Il est situé directement dessous l'arbre du frein et il contient le différentiel ainsi qu'un pigon tout à gauche qui reçoit la puissance de l'arbre du frein.
La contenance du carter est de 4l d'huile SAE90. Il n'y a aucune pièce en métal particulier (bronze).
FREINRepris sur celui du 606 lui même repris du S le frein est constitué d'un gros disque en acier plein et d'un machoire sur ressort qui l'ensère. Ce n'est techniquemnt pas le même frein que sur le 606 car en réalité il est identique à celui du S avec rampante. Le diamètre est donc plus petit de 5mm, mais le fonctionnement est le même.
L'EMBRAYAGEÀ nouveau repris sur le 606 c'est un simple embrayage monodisque. On peut en trouver neuf ici: https://www.mag-motoren.ch/online-shop/rapid-m%C3%A4her-ersatzteile/
OUTILS ADAPTABLEComme le 505 possède la même prise de force que ses ainés il jouit d'un panel d'outil varié. Mais en l'absence de prise de force arrière certains appareils comme les fraises à terre sont tout simplement indisponible.
Barre de faucheC'est le plus évident, le plus courant et le mieux développé. Comme la prise de force est la même les barres prévues pour Rapid S sont parfaitement montable dessus. Néanmoims le 505 aura droit à sa propre barre qui est une version améliorée de l'ancienne. Barre qui d'ailleur peut être monté sur ses ainés dans une parfaite compatibilité.
Il en existe une infinité de variante et de longueur mais pour le porte-barre on en a que deux types différent.
L'ancien monté sur les Rapid S: C'est un porte barre très simple et très court. Il dispose d'un débrayage automatique en cas de débris coinçant la lame, dans les faits c'est une ressort qui maintient en pression dans une encoche la barre de transmission. Bien que simple elles manquent de polyvalence car à part une barre aucun autre agrégats ne peut y être fixé.
La barre possède en son centre une tige avec une encoche. Cette tige rentre dans le porte barre et est vérrouillée via une barre métallique traversant l'encoche. Cette barre de maintient fait aussi poignée de transport lorsque la barre est démontée.Le bras oscillant est quand à lui simplement encoché dans la tête de direction.
Il n'y a pas de tige séparatrice comme sur les barre de fauche Aebi, seulement une tôle déflectrice
La deuxième version du porte-barre est identique sur son fonctionnement. Au dessus de la prise de force avant une tige cannelée a été ajoutée permettant de monter un forme-andain qui est l'accessoire de base avec ces barres de fauches. Le système de fixation de la barre est différente, on a maintenant deux loquets sur les cotés qui permettent un démontage rapide de la barre.
Le Rapid complet avec le forme-andain. On peut aussi noter la présence d'une grosse barre métallique sous les mancherons. C'est fait un contre-poids pour faciliter les manoeuvres lorsqu'on a le forme-andain ou alors une barre particulièrement longue.
Les porte-barres pouvaient être retourné à 180° pour être utilisé sur roue comme contre-poids. Exactement comme sur les Rapid S.
Entre deux prés peu éloigné on pouvait aussi laissé la barre complète montée. Rapid proposait une roulette de transport se fixant sous la barre ainsi qu'un grand U métallique avec deux catadioptre pour cacher les dents de la barre.
TreuilRepris des outillages du S c'est une pièce très rare qui se vend à prix d'or.
Lame à neigeToujours repris du S la lame reste la même. Anglable et réglable en hauteur elle s'accompagne de chaine à neige. Des poids supplémentaire dans les roues sont aussi de mise pour améliorer l'adhérence.
Je n'ai jamais vu de 505 avec fraise à neige donc je ne sai pas si celle des S est spadaptable. Elle est peut être trop grande pour être montée dessus.
RemorqueN'oublions pas le coté transport. Ce n'est ici pas le plus primordiale étant donné l'absence de motricité. Cependant des remorques ont existé. De capacité 300kg elles se fixent sur un crochet spécial boulonné dessous la boite et passant sous le moteur.
Avec ce type de remorque il est conseillé de mettre des poids supplémentaires pour améliorer l'adhérence.
Sur ce crochet on pouvait aussi fixer un simple timon-siège monoroue ou à deux roues pour faucher assis dans les grandes surfaces plane.
AutreEn plus de ses outils viennent s'ajoutent les classiques poids supplémentaire, chaine à neige, roue double et roue métallique. Avec à chaque fois des systèmes pouvant varier d'une époque à une autre.
Je n'oublie pas non plus les poulies fixable à la prise de force avant reprise des Rapid S pour entrainer toute sorte de machines.
CONCLUSIONMalgré une plus faible polyvalence (encore que la liste d'outils est pas mal pour une motofaucheuse) le Rapid 505 a su parfaitement conquérir le coeur des agriculteurs. Devenant LA machine à avoir pour faucher. Légère mais puissante pour répondre aux demandes de tout un chacun. Lorsqu'elle apparait en 60 elle est tout simplement ce qui se faisiat de mieux dans le domaine. Lorsqu'elle disparait on est à l'ère de l'hydrostatique...
Aujourd'hui encore c'est un des produits phares sur le marché de l'occasion ou on en trouve de toute les générations et dans tout les états possible. Le stock de pièces de rechange est là aussi inépuisable
On notera que malgré sa vie honorable cette machine ne s'est vendue pratiquement que dans la Suisse-allemande. En Valais par exemple le 505 n'existe pour ainsi dire pas. Délaissée au profit des Aebi AM70 et des Rapid S et 606, sans oublier les Bucher K3 M600 et M700. Simplement car le monoaxe était utilisé pour le transport et pas seulement pour la fauche.
Comme d'habitude si vous voyez des erreurs ou que vous avez des ajouts à proposer n'hésitez pas!
Bonne journée