Le réseau Félix Trombe

Bonjour à tous.
 
Le beau temps étant bien installé dans le sud, c’est l’occasion de revenir prendre un peu de hauteur autour du village d’Arbas.
En fait,il fait beau mais froid dans ce fond de vallée, mais ça va très vite mieux en s’élevant.
Une vue sur le massif de Paloumère avec les rochers de Péne Nère et Pène Blanque.
 

 

 
Dans la vallée, Arbas semble s’être réchauffé.
 

 
Là-haut, le soleil joue avec la crête.
 

 
Le massif d’Arbas se découvre dans sa totalité.
 

 

 

 
Nous arrivons à proximité de Herran, village qui ne doit pas voir le soleil de tout l’hiver.
 

 
Plus loin, nous rejoignons la crête au dessus de Fougaron et nous découvrons le massif de l’Estelas.
 

 

 
Voilà, il ne reste plus qu’à redescendre au village en passant par Hérégade et le col d’Arbas.
 
Avant de partir, nous voulons tenter de découvrir l’entrée de la grotte du Goueil di Her (l’œil de fer en occitan). Ce serait dommage de ne pas le faire car elle n’est même pas à 2 kms du village.
 
Cette grotte est le point d’accès le plus bas de l'immense réseau karstique Felix-Trombe/Henne Morte, appelé aussi Massif d'Arbas ou Coume Ouarnède (le plus long réseau de France).
Elle constitue le plus grand (en taille) exutoire du réseau, mais elle ne sert que de trop plein.
Il existe d’autres résurgences pérennes à proximité mais elles sont impénétrables.
La cavité la plus haute du réseau est le gouffre de la Coquille à 1448 m d’altitude. Et ici, nous sommes à 491 m...
 
Voici 2 cartes qui permettent de situer le réseau : le point noté 1 est le gouffre de la Coquille et le point 2, la grotte du Goueil di Her.
 

 

 
Depuis le parking, le sentier d’accès est à peine marqué, confidentiel même.
Il faut d’abord franchir le ruisseau qui descend de la Baderque.
 

 
Puis remonter celui (à sec) qui vient du Goueil.
 

 
Il faut dire que l’ambiance assez « austère » qui règne ici n’incite pas à trop traîner.
 

 
En avançant, on aperçoit le haut du porche.
 

 
Puis la grotte elle-même.
 

 
Nous n’irons pas plus loin...
 
La première traversée intégrale du réseau (depuis la Coquille jusqu’ici) a été réalisée les 15 et 16 septembre 2001. Elle a duré 22 h 30 et a nécessité des expéditions préparatoires qui se sont étalées sur plusieurs mois.
Pour en savoir plus :
http://speleologie.free.fr/Trav_coum/index1.htm
 
C’est dans cette grotte que le Docteur Yves-Henri Dufour a perdu la vie le 20 avril 1957 lors d’une traversé de routine du 1er siphon (hydrocution ?).
Il devrait d’ailleurs y avoir une plaque commémorative sur la partie gauche du porche et il n’y a plus rien. Bizarre...
 
Voici une photo trouvée sur le net :
 

 
On peut lire ici le récit de l’accident :
 
http://www.plongeesout.com/accidents/secours/sauvetage/dufour%201957.htm
 
En partent d’ici et pour faire la jonction avec la sortie la plus proche, il y a 5 siphons principaux. Sur ces 5 siphons, 4 ont été shuntés et il n’en reste donc qu’un : le siphon JYG du prénom des 3 spéléos qui l’ont découvert, mais non franchi.
 
http://www.plongeesouterraine.org/index.php?page=goueil-di-her
 
Les personnes intéressées pourront trouver ici une description des principales cavités qui composent ce réseau.
http://lacoume.free.fr/
 
Comme nous ne sommes pas très courageux, vous aurez compris que notre contribution à l’exploration de ce réseau va rester purement symbolique...
 
A bientôt.

bonsoir Michel ,
en voila des belles photos , tu as de la chance d avoir de si belle journée car chez moi le long de la Garonne , je peu été dire que c'est brouillard tous les jours ...

bonne soirée
titti

bonsoir et merci pour le reportage 
  
A+

Salut Thierry.
 
Il nous arrive à nous aussi de voir du brouillard.
Comme par exemple dimanche dernier :
 

 

 
A bientôt.

Bonjour à tous.

Le beau temps perdure dans le sud, alors on y retourne !
Départ d’Arbas de bon matin. Enfin, à la fraîche quoi...



Notre itinéraire passe à Gourgue, tout près du Goueil di Her.



Le sentier monte ensuite vers le Cap de Milot et le hameau de la Baderque encore à l’ombre.





Maintenant, direction les rochers de Pène Blanque. Plus bas, la Baderque commence à voir le soleil.



La piste carrossable terminée, c’est un chemin plus discret qui prend le relais, chemin qui se transforme vite en sentier.
A gauche, un trou souffleur (La Buhade de Gandil) qui, aujourd’hui, manque carrément de souffle...



En fait, nous sommes juste au dessus du réseau Félix Trombe.
Derrière nous, à une centaine de mètres à droite de la piste, nous avons laissé le gouffre des Barrados et le puits des Fuxéens.
Vers l’avant et toujours sur la droite s’ouvre le gouffre des Pyrénois.
En continuant le sentier, puis en s’écartant vers la gauche de 200 m environ, on pourrait trouver le gouffre du Pont de Gerbaud (PDG).
Nous ne quittons pas le sentier et continuons à monter droit vers le col de Couenque.



Un cairn très esthétique...



Malheureusement, avant d’arriver au col, le sentier passe dans une combe qui ne voit jamais le soleil. Et là, la neige s’est bien ramassée ; et elle n’a pas commencé à fondre bien que la dernière chute date de longtemps.



En plus, cette neige est tombée sur des arbustes encore en feuille et ils n’ont pas résisté au poids.





Heureusement, nous suivons des traces de pas et ceci nous encourage à persévérer.
Enfin, c’est le col.
A gauche débute le Sentier des Chèvres qui conduit vers la Coume Ouarnède et la multitude des gouffres qui constituent la partie haute du réseau (Henne Morte, Puits de l’If, gouffre de la Coquille, etc.).
Vers la droite, on peut monter vers les rochers de Pène Blanque. Mais le sentier balisé s’arrête vite et, pour continuer jusqu’au sommet, il faut être sûr que les rochers ne sont pas glissants.
Aujourd’hui, nous n’irons pas plus loin...





Vers le nord, une vue sur la plaine.



De l’autre côté du col, c'est le Sentier des Chèvres (il est prévu de l’explorer en 2014, si tout va bien...).





Voilà, il suffit de revenir au col et de plonger dans la combe copieusement enneigée en essayant de retrouver nos traces. Et là, nous avons eu quelques difficultés...
Mais bon ,nous sommes toujours vivants !

A bientôt.

Bonsoir

Toujours des photos magnifiques! Michel, tu es un sacré reporter! Vivement tes prochaines escapades...

A bientôt

Bonjour,

Oui, je confirme. Tes reportages me donnent toujours autant envie de prendre des vacances et de venir visiter ces lieux enchanteurs.

Amitiés.


Christian

Bonjour Christian et JRémi.

Je vous remercie pour vos appréciations.

Christian, pour tes vacances dans les Pyrénées, je pense qu'il serait plus raisonnable d'attendre que le mauvais temps qui sévit aux pieds de la chaîne daigne enfin disparaître.

A bientôt.

Bonjour à tous.
 
Aujourd’hui, nous revenons dans le secteur d’Arbas dans un double but : arriver au sommet des rochers de Pène Blanque et, éventuellement, retrouver un objet que nous avons égaré lors de notre dernière visite à la mi-décembre alors que la neige était très abondante dans la combe de Couenque.
Petit changement : le départ se fait directement du hameau de la Baderque.
La neige est haute mais la verdure encore absente.
 

 
L’itinéraire est maintenant bien connu : la piste jusqu’au trou souffleur puis le sentier qui mène au col de Couenque. Là, un virage à droite et Pène Blanque est devant nous.
 

 
A nos pieds, la vallée de Planque avec la cascade cachée.
 

 
Derrière, le sentier des chèvres qui conduit à la partie supérieure du réseau vers la Coume Ouarnède.
 

 
Mais il faut encore monter dans le pierrier.
 

 
Du sommet, la mauvaise luminosité gâche la vue sur la plaine. Dommage !
 

 
Après la descente du pierrier, c’est le retour au col puis dans la combe.
Très vite, nous arrivons à un cairn qui, en décembre, nous avait paru esthétique. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un simple tas de cailloux sans aucun intérêt.
 

 
En fait, ce cairn symbolisait un pont. Il était là pour indiquer le départ du sentier conduisant au gouffre du Pont de Gerbaud.
Pourquoi ne pas y aller ?
Le sentier s’engage dans le sous-bois et monte de plus en plus sèchement.
Le gouffre ne doit maintenant pas être loin car les trous sont de plus en plus nombreux.
 

 
Nous y voici. Et le pont est bien là !
 

 

 
On aperçoit l’entrée du gouffre au fond de la doline : il débute par un puits de plus de 40 m.
 

 
Les jeux d’ombre et de lumière font que l’on peut confondre l’entrée du puits avec un petit bassin rempli d’eau. Il suffit de jeter un caillou pour lever le doute...
Le chemin du retour offre une vue sur les rochers de Pène Blanque.
 

 

 
Le sentier principal est retrouvé, puis la piste qui ramène directement (et rapidement) à la Baderque.
Pour allonger le parcours, nous décidons de prendre un sentier qui monte au Planot de Loubat, zone de décollage des parapentes. De là, nous prendrons la route forestière qui nous ramènera à la Baderque en quelques lacets.
Après un long parcours en forêt sans aucun point de vue , nous arrivons à l’aire d’envol.
 

 
Des panneaux affichent des recommandations à l’intention des parapentistes afin que la cohabitation avec les vautours percnoptères soit facilitée. Il faut dire que ce rapace est fortement fragilisé par sa rareté.
 

 

 
Les principales silhouettes qu’il est intéressant de savoir reconnaître.
 

 
Il faut maintenant rentrer et pour cela, il suffit de prendre la route forestière : la Baderque est au bout.
 

 
A bientôt.

Bonjour Michel,

toujours d'aussi beaux paysages !
Juste une question : comment fais-tu pour retrouver un objet perdu en ne repassant pas au même endroit ?   

A bientôt !

Bonjour Michel.

Sois rassuré : nous n'avons pas retrouvé l'objet perdu !

A bientôt.

 Michel,

Toujours ces reportages splendides !
Comme le disait J. Ferrat "que la montagne est belle !"
Cela me la fait d'autant plus regretter...

Et pour toi, continue à en bien profiter.

Bonjour à tous.
 
En ce chaud vendredi de juin, retour dans le massif de l’Arbas avec, comme objectif, la découverte de ce fameux « Sentier des chèvres » qui part à gauche du col de Couenque, à l’opposé de rochers de Pène Blanque. Et bien au-delà, rejoindre le Tuc de Tucol avant de redescendre sur Arbas.
Top départ à 8 heures pétantes !
 

 
L’itinéraire jusqu’à Couenque est bien connu.
Au passage de Plan de Gaule, une pensée pour cette locomobile qui a terminé sa carrière professionnelle dans ce lieu reculé.
 

 
Passage à côté d’un trou souffleur, puis de « l’échangeur » conduisant au gouffre de Pont de Gerbaud et c’est l’arrivée au col.
A travers les arbres, une petite vue sur la plaine commingeoise.
Jusqu'ici, tout va bien !
 

 
Le « Sentier des chèvres » commence ici.
Autant il est bien tracé sur la carte, autant il est quasiment invisible sur le terrain. Et en plus, il monte raide dans une forêt assez dense...
 

 

 
De temps en temps, une trouée.
 

 
Tout ce que nous savons, c’est qu’il faut rester sur la crête, ce qui n’est pas toujours facile.
 

 
Cette satanée crête devient de plus en plus chaotique et difficile à suivre. Elle est faite d’une succession de gros rochers et de failles qu’il faut contourner.
En fait, nous sommes à proximité des grands gouffres du réseau Félix Trombe.
Celui-ci est peut-être le Gouffre Odon, mais nous n’en avons pas la certitude.
 

 
Un peu plus loin, un autre très profond. Peut-être celui de la Henne Morte ?
 

 
Voici ce qu’en dit Norbert Casteret :
« Ce gouffre, un des plus sinistres qui soit, n'a rien de commun avec le hameau de Henne-Morte. L'abîme en question fut découvert en 1940 par Marcel Loubens, accompagné de Josette Ségouffin, en pleine forêt d'Arbas.
En 1943, je pus atteindre la profondeur de 300 mètres sous une cascade implacable. Séance interrompue par un double accident grave survenu à Marcel Loubens et Claude Maurel. Ce ne fut qu'en 1946 et 1947 que l'exploration fut reprise avec le renfort du spéléo-club de Paris et le concours de l'armée.
En 1946, l'expédition échoua en raison de la violence des cascades en crue. L'année suivante, les opérations furent reprises et j'eus la satisfaction de toucher le fond de l'abîme (le plus profond de France à l'époque), en compagnie de mon fidèle équipier Loubens, lequel, hélas ! devait périr sous mes yeux en 1952 dans le gouffre le plus profond du monde, celui de la Pierre-Saint-Martin, au pays basque. ».
 
Ce que raconte Wikidédia :
...Le gouffre de la Henne Morte a été découvert par Marcel Loubens pendant la guerre, sur les conseils de Norbert Casteret. En 1943, Marcel Loubens, Joseph Delteil et Norbert Casteret atteignent la profondeur de 240 mètres. Mais l'exploration est arrêtée par la guerre...
... En 1946 et 1947, avec le Spéléo-club de Paris, Marcel Loubens reprend l'exploration du gouffre de la Henne Morte en compagnie de Félix Trombe, Dresco, Marcel Ichac, le docteur Clamagirand, l'abbé Denis Cathala, Raymond Gaché, Jacques Ertaud, Jean Susse, Norbert Casteret, Joseph Delteil, Henri-Pierre Guérin (?) et le concours technique de l'armée.
Marcel Loubens atteint le fond de l'abîme par -446 mètres, ce qui fit alors de la Henne Morte le gouffre le plus profond de France.
Cette expédition, d'une ampleur rare à cette époque, révèle la spéléologie au grand public.
Présent lors de l'expédition de 1947, Marcel Ichac réalise le premier film de spéléologie qui relate « en direct » l’exploration d’un gouffre alors inconnu. Les images vont jusqu’au campement installé à moins 250 mètres. Les images de La Henne Morte passent en septembre 1947 dans les actualités Pathé Journal, avant d’être incorporées dans le film de Marcel Ichac, La Clef des champs (1947), destiné à promouvoir les sports de plein air et d’aventure. L'abbé Denis Cathala célèbre même une messe au campement de -250.
 
La progression est difficile et le temps passé dans ce secteur s’allonge sérieusement.
Après un réel adoucissement du relief, c’est enfin la sortie dans l’estive du Plan de Liet.
Du coup, l’horizon s’élargit à l’ouest en direction des rochers de Pène Nère et de la plaine.
 

 
Juste dessous, se trouve le puits le plus haut de réseau souterrain : le gouffre de la Coquille.
 

 
Il faut maintenant rejoindre le petit col coté 1502 m situé sur la crête en face.
 

 

 
Cette crête sépare la Haute-Garonne (Comminges) de l’Ariège (Couserans).
La vue sur la chaîne est immense.
 

 

 
L’itinéraire part maintenant à gauche vers le Cap des Heches, Le Pas de l’Ane et le Tuc de Tucol, point culminant du circuit.
Le Plan de Liet d’où nous venons.
 

 
Derrière, le Pic de Paloumère et la Cagire en arrière-plan.
 

 

 
Devant, le Tuc de Tucol.
 

 
Arbas au fond de la vallée.
 

 

 
Il faut encore descendre sur le petit col du Pas de l’Ane.
 

 
Nous arrivons au Tuc de Tucol et il ne reste plus que de la descente.
Derrière, le crête parcourue.
 

 
D’ici, la partie critique de l’itinéraire du matin se devine assez bien.
Pène Blanque et le col de Couenque à gauche.
 

 
La montée et la partie karstique.
 

 

 
Le sentier quitte maintenant la crête et plonge sur le versant nord du massif.
Le hameau de la Baderque est encore bien bas.
 

 
Un long cheminement nous conduit d’abord à la Fontaine de l’Ours (point de départ de la majorité des accès aux gouffres du réseau), puis à la Baderque.
 

 
De là, il faut prendre le « Chemin du facteur » : il va nous descendre à la Gourgue.
Ici, autant le nom du lieu que l’aspect tropical de l’environnement nous rappellent la « Petite Amazonie » des Baronnies.
 

 
Juste à côté, se trouve la grotte du Goueil di Her, sortie la plus basse du réseau souterrain.
Et il n’y a finalement pas si longtemps, nous étions au niveau de l’entrée la plus haute.
 
Arbas n’est maintenant plus qu’à 10 minutes de marche sur une bonne (et chaude) route goudronnée...
 
A bientôt.

MERCI Michel !
un vrai bol d'air pur !

a+
JP

Magnifique reportage !
  
Michel, tu es le meilleur ambassadeur des Pyrénées centrales !