Un amoureux des "Duvant"

Un grand passionné et un grand moteur s'aimaient d'amour tendre. Mais comment s'y prendre, quand on est si gros ?

Voici comment ils s'y sont pris...

Jean-François Lacanal a eu connaissance de la présence d'un moteur Duvant dans la Dordogne. Il lui a rendu visite et cela a été le coup de foudre immédiat !
Ce moteur entraînait une génératrice de 60 kVA et il a été mis en inactivité au mois d'avril 1974.
Voici ses mensurations :
- diamètre du volant : 2,80 m (!)
- alésage : 320 mm
- course : 580 mm
- poids estimé (sur site) : au moins 10 t.
- puissance : 75 ch.
Comment sortir et amener ce "bestiau" à la maison ?

D'abord, il a fallu faire faire un peu de terrassement pour accéder au chantier (en fait, construire une digue) :

Ensuite, il a fallu pratiquer une ouverture dans le bâtiment :

Il a fallu amener sur place de la main-d'oeuvre et beaucoup de matériel (2 camions, 2 remorques, 2 "téléscopiques", un compresseur de chantier, des marteaux piqueurs, des palans, des chaînes, etc.) et s'armer de courage :

Il a fallu désolidariser et soulever l'ensemble volant-vilebrequin :


Il a fallu commencer à démolir le socle de béton :


Il a fallu sortir le volant :




Il a fallu le charger sur la remorque :

Ensuite, il a fallu reprendre la démolition du socle :

Il a fallu soulever et charger le bloc-moteur :



Ensuite, il a fallu recharger tout le matériel sur les camions et prendre la direction de Carbonne au sud de Toulouse.
Arrivés à destination, il a fallu procéder au déchargement (et à la pesée) des pièces :



On peut ici apprécier la taille du volant !

Le moteur est aujourd'hui stocké en pièces détachées. L'ensemble volant-vilebrequin pèse réellement 7 t. et le bloc-moteur nu 3,2 t., ce qui fera un poids total de près de 11 t., une fois tous les organes reposés.

Il reste maintenant à fabriquer un châssis sur roues, y poser le bloc-moteur, ajuster et aligner les 3 paliers, reposer l'ensemble volant-vilebrequin et réinstaller tous les organes. Ensuite, on pourra peut-être envisager un premier démarrage...
Enfin, il faudra prévoir un système autonome de refroidissement ainsi que la production et le stockage de l'air comprimé nécessaire au démarrage.
Mais, comme vous le savez, quand on aime, on ne compte pas... sa peine !

Jean-François possède deux autres "Duvant". L'un d'eux, le "n° 2", a été exposé à Caussade au mois d'octobre dernier et il sera présent à Campuac au mois de mai prochain.

Par ailleurs, il tient à remercier vivement toutes les personnes qui l'ont aidé dans cette aventure et, particulièrement, Jean-Claude et Alain qui ont permis les prises de contact initiales et ont facilité les tractations.

A bientôt pour la suite.

Michel

Salut

Ce Jean-François, il est vraiment phénoménal!!!!!!!!!

Merci de nous faire profiter de cette belle œuvre. On comprend bien en voyant ce reportage la somme de compétences, de moyens et de passion qu'il faut pour s'attaquer à un tel monstre. C'est formidable que des "enthousiastes", comme disent les anglais, soient capables de s'attaquer à un tel défi. Encore bravo à Jean François et à tous ses amis qu'il a su réunir autour de ce projet.

bonjour,alors là..est il possible d'aller plus loin dans le delire?Mes respects bien sur! Quand je pense qu'il y en a qui ne savent pas quoi faire et qui s'em...de.

salut
je n'ai pas pu venir.
mais le travail est impressionnant.
Chapeau à toute l'équipe et à Jean François pour sa perceverance dans la sauvegarde d'un matériel que m'importe quel quidam, dont je suis, ne peut envisager.
vivement que le bestiau redonne de la voix.
au revoir

Bonjour à tous,
j'en reste sur le c..
J'attends la suite avec grand plaisir.

Laurent

bonsoir a tous
vraiment il y a des "fous furieux" dans le bon sens du terme
et moi qui pestait le jour ou j'ai sortie mon w3 de la cave ou il était resté pendant de nombreuses années

en tout cas ce sauvetage ce n'est pas de l'improvisation! félicitations
et bon courage pour la suite
hervé

félicitation a toute l'équipe, et bravo sur la sécurité de tous, même pour les oreilles. j'aurai bien aimé faire parti du sauvetage.

Je viens de regarder ce reportage, et je reste sans voix, chapeau bas ! c'est du beau travail pour la mémoire des générations futures.

Pour faire patienter ceux qui attendent la mise en routre du moteur, voici des photos du 1er démarrage (après sauvetage) des 2 "Duvant" cités plus haut.


Duvant n° 1 (remis en marche en juillet 2006) :






Duvant n° 2 (remis en marche en août 2006) :

Ci-dessous, le moteur en cours de mise en place sur son châssis. On remarque le 3ème palier non encore fixé.


Vue de l'arrière :

On voit que le volant est très massif (2 m de diamètre, environ 5 t.). Il s'agit d'un volant lourd , dit "électrique", prévu pour entraîner une génératrice. Selon l'utilisation prévue, chaque moteur pouvait être indifféremment équipé d'un volant de ce type ou bien d'un volant plus léger (dit "industriel").
Par ailleurs, le sens de rotation de ces moteurs pouvait être choisi lors de la commande. Le constructeur fixait ce sens en jouant sur les pignons d'entraînement de l'arbre à cames. Le sens de rotation de cet arbre est identique pour tous les moteurs mais, les pignons du renvoi d'angle étant à taille hélicoïdale, l'orientation de leurs dents détermine le sens de rotation de l'arbre moteur.

Pour démarrer, il faut amener le piston juste après le point mort haut, avec la soupape d'admission de l'air comprimé ouverte. Pour effectuer cette manoeuvre, une seule solution : "jouer de la barre à mine" en utilisant les trous ménagés à cet effet dans la jante du volant.



Dès l'ouverture de la vanne d'air, le volant se lance rapidement. Après quelques tours, il faut :
- neutraliser la soupape de l'air comprimé,
- libérer la pompe à injection : ces 2 manoeuvres se font sous l'action du même levier,
- libérer la soupape d'échappement : lors de la phase de lancement, afin de supprimer le temps de compression, cette soupape s'ouvre à chaque tour de volant, c'est-à-dire à chaque "remontée" du piston.
Si tout va bien, le moteur démarre :

Les premiers tours sont très polluants, mais tout rentre rapidement dans l'ordre...
Ce 1er démarrage s'est fait avec environ 10 bars de pression d'air. Mais, si la température extérieure est trop basse, il faut disposer de 15, voire 18 bars.

L'alimentation est effectuée par 2 injecteurs tarés différemment : le 1er est utilisé pour le démarrage et le 2ème sert à la marche normale en charge.
Dans les conditions actuelles d'utilisation, le moteur tourne au ralenti (moins de 100 t./min.) et sans charge. Dans ces conditions particulières, la mise en service de l'injecteur de marche provoque des cognements et celui-ci n'est donc pas utilisé.

Le graissage de ce moteur est assuré par 2 systèmes complémentaires et indépendants.
La partie arrière (tête de bielle et 2 paliers) est graissée sous pression par une pompe entraînée par l'arbre à cames. L'huile circule en circuit fermé à partir du carter situé sous le vilebrequin et sa pression est contrôlée par un manomètre.
Le graissage de la partie avant (pied de bielle, piston et soupape d'échappement) est fait à huile perdue avec une pompe à pistons semblable à celles que l'on trouve sur les moteurs semi diesel.

Ces connaissances ont été acquises sur le tas, par l'expérience, car plus aucune documentation ne semble être disponible actuellement.
Jean-François a eu dernièrement l'occasion de visiter ce qu'il reste de l'usine "Duvant-Crepelle" à Valenciennes et, il lui a été confirmé que toutes les archives ont été détruites dans les années 90.

A bientôt pour la suite !

Michel

Bonsoir,

Merci de nous faire partager ces moments et ces particularités techniques, encore bravo à toute l'équipe.

A+

un grand bravo a tous et merci a jean francois de nous faire partager toutes ces aventures

MAGNIFIQUE !!!!! Quelle préparation et de logistique avant de pouvoir le sortir de son endroit ou il dormait depuis de longue années, maintenant il y a plus qua faire une bonne resto une caisse pour le transporter sur le multi benne et hop c’est parti pour les expos car un moteur de cette taille il faut le montrer ça vaut le coup d’œil.
A+

Bonjour à tous.

Bon, le chantier redémarre (enfin) après presque 5 mois d'interruption totale.

Il faut commencer par enlever le béton qui est resté collé sous le bloc-moteur.



Il faut maintenant construire un châssis sur roues permettant un déplacement aisé de le bête.
Il y a 2 contraintes principales à respecter :
- le châssis devra supporter un poids de 11 t. au moins,
- il devra être suffisamment haut pour permettre le passage du volant qui a un diamètre de 2,80 m.







Le bloc-moteur sera posé sur le cadre supérieur et la partie inférieure du volant va s'intercaler entre les 2 tubes horizontaux.

Vous voyez qu'il ya encore du boulot ! Vous avions envisagé de venir chez Jean-Claude un des 2 jours et le projet est abandonné car tout doit être terminé en fin de semaine...

La suite très bientôt.

Salut Michel, seras tu présent chez Jean Claude ? Que je mette enfin un visage sur un pseudo ?

Bonsoir François,

Hélas non !
Comme je l'ai dit, nous avions projeté de venir avec Jean-François, Gérard et 1 ou 2 moteurs. Donc, eux ne peuvent pas y aller et moi, je renonce également car serai un peu bousculé ces jours-là et les suivants.

Nous nous verrons sûrement bientôt et peut-être à Caussade. D'ailleurs, nous nous y sommes certainement croisés l'an dernier.

A bientôt.

Bonjour à tous.

Voici la suite des opérations.
D'abord, poser le bloc-moteur sur le châssis.





Ensuite, poser le volant sur le bloc-moteur.
Cette opération n'est pas facile à cause du poids et de l'encombrement de ce volant.









Le volant est enfin en place, mais la nuit est déjà là !



A bientôt pour la suite.

Bonjour à tous.

Voici ce qui était prévu aujourd'hui :
- fabrication et pose du support du 3ème palier
- dépose du moteur,
- sablage et peinture du châssis.
Finalement, il a été décidé de finir le remontage afin de tenter au plus tôt un 1er démarrage. Pour la peinture, on verra plus tard...

Le support du 3ème palier est fait, mais il reste à le poser et à l'ajuster.



La cuve de stockage de l'air comprimé est placée sous le bloc.



La culasse est déposée afin de dégripper la soupape d'échappement et surtout réparer quelques dégats causés par le gel.



Toute la tuyauterie de graissage est également reposée. La fin de la journée a été consacrée à la préparation de l'essieu qui supportera l'ensemble.

La suite très bientôt.

la suite!
la suite!
la suite!
la suite!

superbe bon courage

ah oui la suite ! la suite ! la suite !

superbe reportage
bon courage et bonne continuation dans votre entreprise...

a+
gipepe71

Bonjour à tous.

On approche de la fin.

La culasse est réparée et reposée. Le 3ème palier est en place et aligné : cet alignement est réussi car, malgré son poids, le volant se positionne naturellement avec les contre-poids en bas.



Le piston est accouplé à la bielle.



Le volant est calé sur le point mort haut.



Les carters sont vidangés et les niveaux refaits. Le moteur est directement alimenté avec un air comprimé a 10 bars fourni par un compresseur de chantier (la cuve, qui dans ce cas servirait de tampon amortisseur, n'est pas encore raccordée).



Les 1ers tours de volants sont assez laborieux à cause de la faiblesse de la pression de l'air, mais rapidement la rotation s'accélère et...
...ça démarre !!





Voici 2 vidéos du moteur en fonctionnement :





Il reste maintenant à :
- faire quelques finitions (mise en place de la pipe d'admission, soudage définitif du tube d'échappement, pose du carter de protection de l'embiellage, raccordement définitif du réservoir, etc., etc.),
- poser le châssis sur l'essieu,
- mettre en place le stockage et la production de l'air comprimé,
- réaliser un système de refroidissement en circuit fermé (pompe+cuve).
- et éventuellement faire un peu de peinture...

Si tout va bien, ce moteur sera visible au mois d'octobre à Caussade.

Votre moteur Duvant doit faire du vent quand il tourne
ça valais le cout de réclamé la suite

Bravo! et encore BRAVO !!!

amicalement encore BRAVO !!!

Bonsoir François et merci pour tes félicitations.

Je confirme que le Duvant fait du vent !

Juste une précision.
Ce n'est pas pour entretenir le suspense que ce reportage a été réalisé par épisodes successifs. C'est simplement qu'il a été fait en temps réel : j'ai essayé de montrer chaque soir ce qui a été fait pendant la journée écoulée.
Autrement dit, le moteur a effectivement démarré aujourd'hui samedi à 17h45 et l'essieu doit être impérativement posé demain dimanche car le moteur doit être déplacé au plus tôt.

A bientôt.

Alors la !!!!!
chapeau bas !!!
mes respects et bonne continuation !!!
au plaisir de vous lire !!
pierrot