Bonjour à tous.
Une légende affirme qu’une célèbre montagne du nord des Corbières abriterait le trésor des Wisigoths après le sac de Rome en 410.
Une autre raconte que le tombeau du roi Alaric (à moins que ce soit celui de Alaric II) se trouverait dans une grotte creusée dans ce massif.
Cette montagne si légendaire est donc celle dite d’Alaric : on ne peut pas la rater lorsque l’on rejoint la Méditerranée par l’autoroute des « Deux-Mers » et que l’on vient de dépasser Carcassonne : elle est sur la droite et signalée par des panneaux.
Sa géologie selon Wikipédia :
«
La montagne d'Alaric est un pli anticlinal orienté est-ouest. Cette déformation a été occasionnée, lors de la formation des Pyrénées durant le Tertiaire, par le rapprochement de la plaque ibérique vers le continent européen. Ce pli en forme de voûte est constitué de strates calcaires et gréseuses ».
Notre but est de découvrir une partie de ce massif et d’atteindre son point culminant, le Signal de l’Alaric à 600,3 m (quand même !).
Pour ce faire, nous allons partir du petit village de Comigne parcourir le « Sentier des Crêtes de l’Alaric » mais en le prolongeant par un aller-retour jusqu’au Signal.
Le sentier est en fait une large piste assez caillouteuse mais parfaitement carrossable.
Comigne derrière nous.
Pour l’instant, seule la vue vers le nord est dégagée. Vers le nord, au-delà de la plaine de l’Aude, c’est la Montagne Noire avec son point culminant, le Pic de Nore.
Assez rapidement, nous faisons la jonction avec le GR36, sentier de grande randonnée que nous allons suivre jusqu’au Signal.
Le qualificatif de « grande randonnée » n’est pas usurpé car ce sentier relie la Manche à la Méditerranée sur plus de 1000 kms : il part de Ouistreham (Calvados) et arrive sur la frontière Espagnole à Bourg-Madame (Pyrénées Orientales).
Ici, c’est le domaine de la garrigue.
Avec cependant une flore assez abondante et bien adaptée à ce rude sol calcaire.
On découvre des iris nains appelés aussi iris jaunâtres ou encore iris des garrigues (
iris lutescens) :
Juste à côté, un grand massif de narcisses d’Asso (
narcissus assoanus).
Des asphodèles en pré-floraison.
Des ophrys (en avance par rapport aux « nôtres »).
En arrivant sur la crête, nous avons la vue vers le sud et sur la chaîne des Pyrénées.
Nous parvenons à la bifurcation où nous quittons provisoirement le Sentier des Crêtes » pour suivre le GR36 jusqu’au Signal.
La piste est de plus en plus caillouteuse et la pente assez soutenue.
En gagnant de l’altitude, nous découvrons la partie occidentale du massif.
Le Signal est maintenant tout proche.
Outre une immense antenne relais, on y trouve une tour de gué utilisée pour la lutte contre les incendies ainsi qu’un surprenant cairn creux de forme ogivale.
Ce lieu est aussi un des points géodésiques utilisés par l'astronome Pierre Méchain en 1792-1799 pour mesurer l'arc du méridien terrestre, entre Dunkerque et Barcelone.
En général le vent souffle fort dans la région et ici, il doit « décoiffer ». Heureusement, aujourd’hui c’est le calme plat.
L’habituel tour d’horizon : vers le nord, la plaine audoise et la Montagne Noire.
Vers le sud, on voit bien la chaîne. Au l’est, le massif du Canigou.
Puis les hauts sommets de Cerdagne.
Puis totalement à l’ouest les montagne ariégeoises.
Juste dessous, les trois villages alignés : Comigne (où il nous faut revenir), Capendu sur la D 613 (ex RN 113) et Marseillette sur la Minervoise.
Il nous faut maintenant repartir pour rejoindre l’embranchement où nous avons abandonné le « Sentier des Crêtes ». Les cailloux abondants rendent la piste peu « roulante » et le retour est un peu pénible.
Mais dès l’itinéraire récupéré, l’environnement change radicalement : nous sommes sur un sentier étroit entouré de buis et de chênes verts nains.
Il conduit bientôt en haut de la Combe de Migère, le ravin qui va nous ramener sur la plaine.
Là, nous traversons en descente une succession d’alternances d’éboulis de petits cailloux et de passages étroits dans la végétation dense.
Soudain, un rocher ruiniforme isolé se découvre.
Puis nous débouchons dans les vignes. Ce terroir, qui fait partie du vignoble des Corbières, est tout simplement appelé Vignoble de la Montage d’Alaric.
Un peu plus bas, à l’entrée du domaine Durand (!), nous tombons sur un vénérable Fordson « oublié » là.
Encore une dizaine de minutes et nous retrouvons le village.
Bien sûr, ce que nous redoutions s’est produit : nous n’avons pas su mettre la main sur le trésor des Wisigoths.
Par contre, un grand merci à Olivier qui nous a suggéré cette balade et indiqué la présence du Fordson.
Oui je sais , je lui avais promis de tenter de le ramener, mais l’opération n’a pas été possible. Ceci juste parce qu’il lui manque le volant et (surtout) le siège !
A bientôt.