Bonjour à tous.
Le massif de l’Aston est connu pour être particulièrement sauvage et peu fréquenté en dehors du secteur du refuge du Rulhe accessible depuis le terminus de la route au Pla de Las Peyres.
Aujourd’hui, nous avons pour objectif d’atteindre le redoutable Pic de la Sabine. Il n’est pas à une altitude considérable (2561 m) mais il est loin du point de départ et surtout, la 2ème partie de l’itinéraire d’accès se fait quasiment hors sentier.
Le départ a lieu au parking du barrage de Riète, sur la petite route rejoignant Aston au barrage de Laparan.
De suite, ça monte dur sur un sentier bien tracé dans une forêt de hêtres.
Après avoir franchi un collet, le Pas de la Crabe, il faut redescendre et franchir le ruisseau de Quioulès sur un joli pont. Ici, la lumière est telle que l’eau paraît comme colorée.
Le chemin continue ensuite sa montée mais de nombreux passages rocheux et boueux ralentissent la progression. La vallée s’élargit enfin.
Après avoir franchi et suivi des équipements hydroélectriques, après avoir beaucoup marché sans gagner la moindre altitude, nous atteignons la Jasse de Quioulès.
Ainsi que la cabane éponyme.
C’est à partir d’ici que tout se complique car il n’y plus de bon sentier.
Nous avons choisi de ne pas emprunter l’itinéraire classique mais un autre réputé moins pénible. Il nous faut rejoindre le pied de la petite falaise et traverser le ruisseau sur le « pont de Jeannot ».
Des randonneurs y sont déjà : il vont peut-être nous éclairer sur le chemin à suivre.
Les randonneurs ne nous ayant été d’aucun secours, nous partons donc sur notre « itinéraire bis ». Evidemment, nous nous « plantons » rapidement en quittant le trop discret sentier de la vallée de la Sabine pour suivre une des nombreuses ramifications de droite. D’où hésitations sur notre position, énervement, etc.
Heureusement, nous maîtrisons bien la direction générale à suivre et nous finissons par retomber, bien plus haut, sur la sente « normale » : juste une vague trace dans l’herbe et quelques cairns très espacés.
Encore un peu et nous atteignons un replat (1890 m) reconnaissable par la présence d’un piquet de mesure nivologique.
Nous sommes en bas du vallon de Carau, là où débouche l’itinéraire dit normal. Il n’y a toujours pas de sentier bien marqué mais il suffit de remonter le ruisseau.
Comme prévu, nous atteignons l’étang inférieur de Carau.
Au fond, se trouve un couloir raide qui conduit à l’étang supérieur
C’est raide, mais ça se monte... Du coup, le 1er étang se voit mieux.
Nous arrivons au niveau du 2ème étang de Carau.
En face, une autre rampe à la pente aussi sévère permet d’atteindre le vallon supérieur d’où la pointe du pic de la Sabine commence à se voir : sur la photo, elle se devine à peine au centre gauche.
Il faut remonter ce vallon en visant le col à gauche de la grande pyramide rocheuse.
Bien sûr, aucun sentier ne permet de faciliter la progression.
Nous sommes au pied du « raidard » : c’est le 3ème qui se présente et ce sera le plus pénible.
Nous voici au col : en bas, c’est le vallon supérieur.
Et là haut, le sommet que, pour la première fois, nous voyons parfaitement.
D’ici deux possibilités : soit partir droit dans la pente, soit s’élever modérément vers la gauche en direction d’une arête qui domine la vallée de la Sabine. C’est l’option que prenons.
C’est bien, mais une fois sur cette ligne de crête, le sommet ne s’est pas beaucoup rapproché !
Là, il faut tourner à droite et y aller !
Voici enfin le cairn du sommet.
Bien sûr, le panorama nous récompense de nos efforts.
Les pics du Pas du Bouc, du Pas du Chien et l’étang de Mille Roques.
Un zoom sur cet étang si bien nommé.
Vers le nord-est : la montagne de Tabe, la carrière de talc de Luzenac et le Plateau de Beille.
Plus vers l’est, les pics de Ransol et de la Coume d’Enfer.
A nos pieds,la vallée de la Sabine et l’étang de la Sabine d’en Bas.
Vers le sud-est, le secteur des pics de Serrère et de la Coume de Seignac.
Et juste devant nous, l’imposant pic de Thoumasset.
Il nous faut maintenant redescendre car nous avons « de la route » à faire.
De retour au col, un dernier regard vers le sommet.
Dessous, le vallon supérieur.
Le 2ème étang de Carau vu du haut du « marchepied ».
Le 1er étang vu du haut du couloir.
Encore un peu de descente et nous apercevons le replat au poteau nivologique.
Ici, nous prenons l’option de rejoindre la jasse de Quioulès en empruntant l’itinéraire dit normal. Nous tournons donc à gauche pour franchir un petit col.
Au début, tout va bien : la sente est bien visible et les cairns réguliers.
Un petit promontoire ménage une belle vue sur la jasse et la cabane encore basses.
Ensuite, tout se gâte : il faut d’abord affronter un grand massif de robustes rhododendrons particulièrement agressifs pour les jambes, franchir un long couloir d’éboulis, contourner une jasse très humide puis descendre une dernière pente sur un sentier discret et étroit.
Enfin, nous sommes en bas !
Il ne reste plus qu’à trouver une passerelle (peu rassurante) qui permet de traverser le ruisseau et nous rejoignons le chemin du matin.
Bon, ce n’est pas l’autoroute mais les sentiers sont maintenant mieux marqués.
Ici aussi, EDF pratique le cueillette de l’eau.
Le captage du ruisseau de Quioulès.
La petite conduite qui, par un siphon, ramène l’eau du ruisseau de Rieufort des Gascous captée de l'autre côté de la vallée.
La captage du ruisseau de la Coume de Jas.
Toute cette eau est ramenée dans le réservoir de Riète par une conduite souterraine.
En ce qui nous concerne, nous devons encore descendre en suivant le chemin qui n’est pas plus facile que le matin
Le pont du Pas de la Crabe est maintenant dans l’ombre
Remontée au collet, longue descente du bois de hêtres et c'est enfin le dernier pont avant le parking.
Vous l’aurez compris, le pic de la Sabine n’est pas tendre du tout !
Il est même carrément dur, si bien que peu de personnes y montent : c’est sûrement pour cela que les sentiers sont quasiment inexistants après la cabane de Quioulès.
A bientôt.