Page d'Histoire BERNARD MOTEURS

Lettre du Conservatoire de CRILLAT à propos de la motorisation du tracteur Bernard PUTIGNY

Bonjour,
C'était je crois en 1972, j'étais alors jeune technicien chez Renault aux méthodes centrales à Boulogne Billancourt. Nous allions de temps en temps au bureau d'étude basé à Rueil. Un jour dans le cadre de cette visite avec mon chef, homme très respecté aux méthodes, nous nous sommes arrêté au retour chez BM (était ce une visite obligatoire pour mon chef dans le cadre de la suite ?). Nous avons traversé des ateliers ou s'usinait une grande diversité de pièces : carters, pompes, bielles,…. pas mal de machines de spéciales anciennes, dont des Renaults aussi (car Renault avait un gros département de fabrications de machines spéciales, transferts). En gros les mêmes types de machines que l'on avait au département 14, 70 et 49 à Boulogne ou était usiné l'antique moteur de la 4cv d'après guerre, mais sur lesquelles on avait changé les outillages, donc aussi les moteurs d'entrainement, afin d'avoir des conditions de coupe supérieures pour augmenter la production (+ 100% ?). Ce qui nous avait surpris chez BM en dehors des machines : des outillages anciens, des outils (forets, peignes,….) que l'on affutait encore à la main sur un touret, comment dans ces conditions pouvoir assurer des performances reproductibles ?, donc des changements d'outils programmés, voilà. Je me rappelle du bruit assourdissant, des vapeurs et odeurs d'huile de coupe, comme dans nos vieux ateliers de billancourt. Nous avions à l'époque l'usine d'Elbeuf en Normandie récente et moderne qui fabriquait des moteurs et des boites de vitesses.
Je ne regrette pas ces vieux ateliers, pour moi qui sortait du lycée, une ambiance cauchemardesque, car non beaucoup impacté par les conditions de sécurité incontournables de nos jours, un vacarme assourdissant, une atmosphère envahie par les fumées d'huile de coupe, des odeurs à la limite du supportable, des flaques d'huile sur le sol de machines fuyantes, les accidents corporels nombreux, on reconnaissait un régleur ou quelqu'un qui l'avait été en regardant ses mains, doigts coupés ou manquants. Il n'y avait pas de problème de retraite car on ne dépassait pas souvent l'âge de beaucoup. A Billancourt dans mes premières années il y avait encore les fonderies carters et culasses, les forges, le décolletage, la frappe à froid, des ateliers d'usinages bourrés de machines antiques, des ateliers ou il ne faisait pas bon vivre pour la santé, une vision d'enfer plutôt, mais ou la solidarité était grande, un peu comme sur un front de guerre. A billancourt en 1972 on était près de 40000. Je pourrai discuter de la technologie des machines d'usinage de l'époque, mais là cela devient compliqué pour des non connaisseurs. Dans un atelier comme le dépt 49 ou 70 il existait une multitude de petites machines, 1 usinage simple par machine avec 1 opérateur à chaque fois. On peut dire que maintenant une ligne de 10 machines moderne à commande numérique remplace facilement 100 à 200 machines (voir plus ?) de cette époque révolue, pour cette ligne moderne il y a un ou 2 techniciens qui la conduise contre les 100 à 200 opérateurs d'avant. Renault a une usine d'usinage ultra moderne de moteurs et boite de vitesses en Normandie, je crois qu'au niveau production, elle doit être la plus grand d'Europe. jamais aucun "journaleu" n'en parle ! pourtant elle exporte plus de 70% de sa production. C'est vrai qu'elle n'occupe pas beaucoup de monde, quelques milliers seulement, contre plus de 10000 au début et avec une production très très inférieure à maintenant.
C'est une usine qui peut se visiter, cela vaut le coup, vous serez très surpris, pas d'odeurs et de bruits, des sols peints et propres, peu de monde aussi, beaucoup de robots. Un monde inconnu des médias dont on ne parle jamais ou presque.
Je pourrai en raconter encore beaucoup, comme sur la qualité par exemple.
Cordialement
Christian

Bonjour à tous,

Tout d'abord, je tiens vivement à remercier Christian pour ce témoignage authentique. Ainsi, l'histoire progresse et se perpétue. Merci.

Je tiens aussi à vous montrer une publicité, gentiment prêté par François, qui montre l'emplacement de l'usine de RUEIL, démolie et réhabilité aujourd'hui.



Sur cette vieille publicité, on peut voir également la fonderie de saint SATUR, ( photo aérienne montrée précédemment), les vieilles usines de Saint Ouin, qui probablement n'existe plus ( je n'arrive pas à trouver une photo d'époque..),et le siège social, rue Médéric, Paris 17ème.

Olivier BERNARD

Bonsoir,
Un sacré passé pour BM, cette entreprise qui équipait toute la France, des campagnes à la ville, c'était une marque incontournable dans le paysage, comment a pu t'on en arriver là, c'est ce que me dit mon copain Jeannot entrepreneur en maçonnerie toute sa vie et depuis 10 ans en retraite. On pourrait le dire pour une grande partie de l'industrie mécanique française aussi. L'Italie dont on parle souvent en mal a presque tout gardé, un peu plus de 2 fois plus d'emplois industriels que la France quand même.
Cordialement
Christian

Bonjour à tous,

En étant Directeur d'usine, et commercial, mon Grand-Père Horace fût publiciste.
Vous avez tous en mémoire, ou vu les différents tableaux réalisés, notamment, par Henri FAIVRE, vantant les possibilités d'utilisation du moteur; agricole, industrie, marine, écrémeuses, tracteurs, ..., ou même faisant une publicité comparative. Les affiches ne manquent pas, et même certaines sont réalisées sous forme de bandes dessinées.

Cependant, il a existé aussi une autre forme de publicité :




Olivier BERNARD

Nos amis belges, SIMAI veut dire, Sté d'Importation de Matériel Agricole et Industriel.


Et nos amis Italiens :


NB: si vous en avez d'autres pays, merci de m'envoyer un MP. Olivier

re celle ci je ne pense  pas te l'avoir donner   
*philippe

Si vous en avez d'autres, svp, MP..

Merci Philippe de participer !

Bonjour à tous,

Pour les passionnés, voici un autre exemple de motorisation, le tracteur PUSIGNY.


Le tracteur CHAUVIN :

Olivier BERNARD

Faute de frappe, veuillez lire ; Tracteur PUTIGNY (et non PUSIGNY)

Olivier

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bonjour

Très jolis documents!
a+
JP

Bonjour et merci de nous faire profiter de ces documents  
J'imagine que ce doit être un bonheur que de retrouver des archives concernant sa propre famille et qui plus est, quand celle ci à marqué l'histoire.

Merci beaucoup et n’hésite pas à nous faire partager d’autres inédites si jamais tu en trouves.

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