Bonjour à tous.
Le Volp est une petite rivière du Volvestre d’une longueur d’une quarantaine de kilomètres qui je jette dans la Garonne en aval de Cazères, au Pont du Diable :
Dès le début de son parcours, à 5 kms environ de sa source, sur la commune de Montesquieu-Avantès, le Volp vient butter contre un petit massif calcaire sous lequel il s’infiltre. Dans ce parcours souterrain, long d’un km environ, il a creusé un triple réseau de galeries de direction est-ouest.
Dans cet ensemble, le cours actif du Volp occupe le réseau inférieur. Cette galerie est barrée par deux siphons infranchissables.
La perte du ruisseau se situe dans le creux, au fond du pré.
Le Volp juste avant sa perte :
L’entrée de la galerie ne se voit pas bien car la végétation est dense.
Le Volp ressort de terre 1 km plus à l’ouest. Le sentier permettant d’accéder à cette résurgence est assez discret.
En s’approchant, on découvre une galerie finalement assez vaste.
Comme on sort d’une période pluie, le bouillonnement est encore intense.
Il est même possible de s’avancer de quelques mètres sous la voûte.
Au dessus du lit actif, il existe d’autres galeries qui sont d’anciens cours de la rivière et qui communiquent avec lui : ce sont les « Cavernes du Volp », un ensemble de trois grottes qui ont livré de nombreux et précieux témoignages humains de l’époque magdalénienne.
Les grottes sont :
- la grotte d’Enlène dont l’entrée est située au dessus de la perte de la rivière,
- la grotte des Trois Frères, à une centaine de mètres en aval, plus à l’ouest,
- la grotte du Tuc d’Audoubert, accessible depuis la résurgence.
Point 1 : grotte d’Enlène
Point 2 : grotte des Trois Frères
Point 3 : grotte du Tuc d’Audoubert.
Enlène est une grotte-habitat : elle a été occupée essentiellement à l’époque magdalénienne (-11000 à -12000 ans).
Voici l’entrée de la grotte, juste au dessus de la perte.
Dans cette grotte a été découvert un important « mobilier » lié à son occupation en tant qu’habitat. On y a trouvé des foyers, des restes d’animaux et un grand nombre d’objets travaillés (os et plaquettes gravés, propulseurs, etc.), mais aucun dessin ou gravure.
Par exemple, le « Propulseur aux bouquetins affrontés » (Musée de l’homme) :
Le « Bâton au saumon » (Musée Bégouën) :
Pour l’anecdote, les préhistoriens ne connaissent que de très rares représentations d’accouplement d’humains. Cette scène, gravée sur une plaquette en grès, a été trouvée dans cette grotte.
La cavité voisine, la grotte des Trois Frères appartient à la catégorie des grottes-sanctuaires.
Son chemin d’accès est aussi très discret.
Nous sommes maintenant tout près de l’entrée.
Mais nous ne pourrons aller très loin. Ceci peut paraître frustrant, mais nous verrons plus tard pourquoi il y a une porte métallique.
Les parois de cette grotte sont ornées de représentations animales gravées. On y voit aussi des mains en négatif et le célèbre sorcier, à la fois homme et animal.
La grotte du Tuc d’Audoubert est la plus longue des trois. Son accès se situe dans la résurgence du Volp.
La grotte se développe sur 3 niveaux. Le niveau inférieur constitue le cours actif de la rivière. Le réseau intermédiaire ne se trouve qu’à 3 m du niveau inférieur, mais il débute à 80 m de la résurgence. Pour l’atteindre, il est donc indispensable de se munir d’un pédalo…
Ce niveau contient les vestiges d'une fréquentation magdalénienne, avec des aires d'habitat et des gravures pariétales. Le niveau supérieur est plus spécifiquement de type sanctuaire. C’est à l’extrémité de cette galerie que se trouvent les bisons d’argile : ils ont été moulés il y a 14000 ans.
Voici l'original photographié in situ :
Une reproduction grandeur nature :
Ces grottes sont toutes interdites au public et ne peuvent pas se visiter (les photos des dessins, gravures et objets ont été trouvées sur le net). Elles sont sous la responsabilité de l’association Louis Bégouën dont l’objet est «
la propriété, la conservation et l'étude des Cavernes du Volp ».
Voici ce qu’indique le site Volvestre-Patrimoine :
«
La découverte et l’étude de ces galeries sont liées à l’histoire de la famille Bégouën et des trois frères, Max, Jacques et Louis dont le père Henri avait acheté en 1893 les manoirs des Espas et de Pujol à Montesquieu-Avantès. En 1911, ils reconnaissent la grotte d’Enlène, en 1912 la grotte du Tuc d’Audoubert (et ses bisons d’argile), en 1914 la grotte des Trois-Frères. Les premiers relevés ont lieu en 1912 et les premières fouilles en 1914. Le professeur Emile Cartailhac et l’abbé Breuil accompagnent ces événements qui font grand bruit dans le milieu des préhistoriens.
En 1989, les enfants de Louis Bégouën (un des trois frères) fondent l’association qui porte son nom. Elle est propriétaire des galeries, lesquelles sont fermées au public pour en préserver la conservation. Elle en assure l’étude et pour cela dispose au Pujol d’un bâtiment qui abrite un dépôt de fouilles, des laboratoires et une bibliothèque spécialisée ouverts aux chercheurs. »
Pour en savoir plus : http://cavernesduvolp.com/
Ceci dit, même dans la vallée du Volp, les couleurs de l’automne sont bien là.
A bientôt.