Bonjour
Nous sommes nombreux à connaîtres les automobiles CLEMENT-BAYARD
mais combien connaissent les moteurs fixes de la Marque ?
L’entreprise Clément est réputée depuis 1878 pour la fabrication de ses vélocipèdes, puis dès 1896 de ses automobiles
et enfin de ses dirigeables à partir de 1908.
Fondée par Adolphe Clément (1855-1928) serrurier de profession, elle s’installe d’abord à Paris puis, un an plus tard, ouvre à Tulle une fonderie.
Enfin, un atelier est créé à Levallois-Perret en 1891, suivi de deux usines et d’une fonderie à Mézières 1895.
En 1903, l’entreprise prend le nom de Clément-Bayard, en l’honneur du chevalier Bayard, défenseur de la ville de Mézières.
Ruinée par la Première Guerre mondiale puis par la loi d’avril 1920 sur l’impôt de guerre, l’entreprise est cédée à André Citroën, qu’Adolphe Clément avait aidé dans ses débuts.
La marque cesse d’être fabriquée en 1923.
De cette entreprise qui a rivalisé avec les plus grands noms des débuts de la construction automobile (Panhard, Peugeot, etc.),
il demeure aux ANMT (Archives nationales du monde du travail) quelques archives conservées dans le fonds de l’ingénieur centralien Lucien Sabathier (1876-?), qui y a travaillé de 1907 à 1921.
Parmi les notes, les rapports, les croquis, les catalogues de vente et autres photographies, subsiste un dépliant sur les moteurs stationnaires « Clément-Bayard, brevets Kromhout » datant de 1912.
Adolphe Clément comprend très tôt l’atout des licences et des brevets.
Pour ses vélocipèdes, il devient en 1888 distributeur exclusif en France des nouveaux pneus Dunlop.
C’est aussi avec les brevets de Panhard-Levassor qu’il se lance dans l’automobile dès 1897,
de même pour les moteurs d’avion qu’il construit sous licence Lorraine Dietrich.
Certes plus connu pour ses moteurs d’automobiles, de dirigeables ou d’avions, Clément-Bayard a aussi construit des moteurs pour l’industrie.
Il utilise en 1912 le brevet Kromhout, entreprise hollandaise spécialisée dans la propulsion navale, pour la construction de moteurs stationnaires.
Ce dépliant vante ainsi les mérites de ce groupe électrogène constitué d’un moteur stationnaire à huile qui peut atteindre une force effective de 70 chevaux dans son option à 2 cylindres.
Le brevet ne porte que sur une partie du mécanisme du moteur, plus précisément celle qui permet l’injection d’eau dans le carburant, processus découvert en 1901 par Pierre Clerget et qui permet d’augmenter le rendement de la combustion. Mais le savoir-faire et la réputation de Clément-Bayard font le reste !